Un condensé de culture pop japonaise a débarqué sur Nintendo Switch et Playstation 4 le 13 mars 2020 après une sortie quasi invisible sur Steam en 2018. Dead or School développé par le Studio Nanafushi est une aventure « d’infestation de zombies en 2.5D » au cœur de Tokyo, dixit Marvelous Games qui le distribue en Europe.
Alors, oui, je vais tenter de vous transmettre tout l’enthousiasme que m’a fait ressentir ce jeu. Et non, je ne sais pas s’il y aura un portage sur Xbox One. Ce qui est bien dommage.
Commençons par le début et la fin.
Ce jeu est une tuerie. Non seulement parce que vous allez tuer des adversaires par milliers. Mais parce qu’il propose un contenu des plus intéressants. Il nous permet d’en apprendre plus sur la capitale nippone et sa culture en disposant d’un recueil d’histoire concentré sur certains quartiers de Tokyo. Tout en profitant d’un mélange de genre parfaitement orchestré. Car ici, nous avons un Métroïd-vania/RPG/rogue-like des plus rythmé et un parfait défouloir.
Fans de Walking Dead, Resident Evil, otakus en herbe, touristes du dimanche et des jeux old-school, bienvenue au paradis. Au passage, pour ceux qui ont recommencé à se demander quelle est la place de l’humain dans ce monde ou qui ont aimé la saga Metro (livres ou jeux), Dead or School vous apportera quelques points de réflexion complémentaires.
Dead or School est un jeu complet dans son contenu et ses messages. Je n’aurai que deux alertes à indiquer. Prévoyez un grand écran et éloignez les enfants !
Dead Or Al… School. Mais pourquoi ce titre ?
Tout simplement parce qu’il ne pouvait pas y avoir de meilleur titre, de meilleure référence et de meilleure annonce du contenu.
Dans Dead or School, le joueur incarne Hisako. Une adolescente aux formes développées digne de Saya Takagi, personnage du manga Highschool of The Dead. D’ailleurs, globalement l’univers de Dead or School semble être un hommage au défunt Daisuke Satou disparu un peu plus d’un an avant la sortie de la version Steam du jeu.
Le monde a connu une épidémie qui a transformé les humains en zombies et mutants. Après avoir lutté avec acharnement l’humanité a perdu la guerre et a été contrainte de se réfugier sous terre. Laissant derrière elle la surface du monde dévastée aux mains de monstres continuant à poursuivre leur dégénérescence. Nous sommes 78 ans plus tard dans le métro tokyoïte et Hisako est une enfant de la troisième génération de survivants.
Contrairement à High School of The Dead, il n’est pas question d’un groupe de lycéens qui tente de survivre. On retrouve ici une vision plus globale d’une société ayant abandonné la surface comme dans la saga Metro. Et pour corser le tout, presque tous les survivants de la guerre ont tout oublié de la surface.
Seuls les investigateurs de la civilisation ont le droit de remonter à la surface et d’explorer les restes des entrailles de la terre pour y amasser les armes de la survie des humains. Qu’il s’agisse d’armes de destruction ou tout simplement de notre histoire. Le monde s’est arrêté à notre époque et les références y sont tout aussi nombreuses que loufoques.
Mais si vous avez compris la raison du Dead, maintenant parlons du School et de tout ce que qu’elle révélera.
Hisako, la fille au rêve impossible
Dead or School est représenté par le personnage central d’Hisako. Elle est la descendante de l’actuelle cheffe du village qui s’est construit au cœur de la station d’Ikebukuro. Même si cela n’est jamais clairement avoué, la grand-mère d’Hisako est Saeko Busijima d’Highschool of The Dead. C’est d’ailleurs elle qui offre son uniforme de lycéenne à Hisako après qu’elle ait tenté d’atteindre la surface avec ses amies. Après cela, cette dernière décide de réaliser son rêve impossible.
Hisako veut remonter à la surface et aller dans cet endroit idyllique appelé « école » avec ses amies. Mais pour cela, il faudrait déjà réussir à atteindre la surface et éradiquer toutes les menaces qui s’y trouvent. Alors elle décide de commencer par explorer la station la plus proche de la surface qui ne soit pas gardée par les personnes de son village, Shinjuku. Elle y rencontrera Yurika, membre de de la brigade des « Civilization investigator », qui sera la première personne à la rejoindre dans cette quête absurde.
Daïba, un mineur (personne qui creuse et musclé comme une montagne) rejoindra le groupe et offrira ses connaissances après avoir été lui aussi sauvé par Hisako à Shinjuku. Celui-ci n’a qu’un objectif, sauver sa fille qui est restée à Akihabara, station prise d’assaut par les mutants. Et comme on peut s’en douter, Hisako fera tout pour sauver cette enfant.
Attention, le prochain chapitre parlera du meilleur morceau de l’histoire mais pourra aussi être considéré comme un SPOILER pour certains. Je vais faire au mieux pour ne rien vous gâcher car j’ai adoré mais vous voici prévenus. Vous pouvez passer au chapitre « Un metroïd-vania mais pas seulement. » si vous ne voulez rien connaître de l’histoire globale du jeu.
« Et l’homme oublia… »
Lors de votre progression à travers les stations et surtout lors de votre première réelle sortie à la surface, vous serez sauvé par une femme aux cheveux argentés (blonde en réalité). Cette femme est un élément de motivation de pour Hisako. Elle est la preuve que des humains peuvent vivre à la surface. Elle est surtout la preuve qu’il existe une autre histoire que celle fournie par les « Investigateurs de la Civilisation ».
Mais elle est aussi la clé de toute l’histoire de l’humanité avant et après la guerre. C’est justement un point critique de jeu qui est à étudier. Comment se fait-il qu’Hisako, une simple jeune femme réussisse à tenir tête aux mutants alors que des armées ont perdu la guerre ?
Tout simplement parce qu’il existe une troisième force qui vous sera révélée dans le sixième chapitre du jeu. Il ne s’agit pas d’extra-terrestres mais encore une fois d’une erreur engendrée par l’humanité. Un bon moyen de revenir sur les dérives de la société et son impact sur notre monde.
Tokyo idols
Et alors là, le plus beau morceau de réflexion sur notre capacité à nous mentir à manœuvrer nos semblables est abordé. Nous restons dans un jeu d’action mais pas uniquement concentré sur la destruction en masse de zombies. Les humains sont gouvernés par un groupe au passé tout aussi obscur que la raison pour laquelle toute une population a réussi à tout oublier.
Et cette raison, c’est la technologie. Je vous laisse découvrir ce pan de l’histoire mais suivre la piste d’Arnold Schwarzenegger vous éclairera déjà pas mal. Bien entendu, Hisako fidèle à elle-même tentera de sauver tout le monde quel que soit leur genre. Car il ne faut pas l’oublier, l’amour est toujours présent à un moment ou un autre dans le cœur des hommes, des femmes et de tous les êtres.
Un énième rebondissement vous apprendra que tout le métro est menacé. Et encore une fois par les humains, par les sauveurs de l’histoire. Ou les destructeurs de l’humanité. Mais cette fois, c’est Hisako elle-même qui sèmera la graine de la destruction. Charge à vous de tenter de tout faire pour sauver les quelques âmes qui subsistent lors d’un chapitre final digne des meilleurs films d’action des années 90.
Un metroïd-vania mais pas seulement
Après cette grosse incursion dans l’histoire de Dead or School, parlons de son contenu vidéo-ludique.
Comme indiqué et répété, nous évoluons dans un décor en 3D mais avec un défilement 2D à l’ancienne. Chaque niveau est une station ou un quartier de Tokyo disposants d’objectifs à accomplir. Dans la majorité des cas, il faudra explorer la zone en détruisant des vagues d’ennemis afin de récupérer les éléments clés de progression (clés d’accès, objets divers servant à débloquer un passage ou mécanismes à enclencher). Avec, bien entendu, en milieu ou fin de niveau, un boss à affronter. Du classique, qui pourrait paraître très répétitif si le jeu ne proposait pas des quêtes secondaires variées.
Plus d’une vingtaine de casse-têtes sont disséminés dans le jeu et vous permettront de débloquer des souvenirs ou de venir en aide à des réfugiés. Ces casse-têtes peuvent aller de la simple mélodie à reconstituer après avoir découvert les mécanismes permettant de jouer les notes à des labyrinthes permettant de guider des bombes. En passant par le tir sur des canettes de manière à les faire rebondir dans la poubelle. Ou par le parcours d’obstacles (à détruire) à bord d’un chariot. On y retrouve énormément de références à la culture geek mais aussi à l’histoire de Tokyo.
Il existe des missions plus classiques qui consistent à battre des boss ou réussir des parcours en un temps limité. Pas vraiment de quoi s’attarder dessus même si encore une fois, elles s’intègrent bien au rythme du jeu.
Prendre le temps de sauver les gens et notre passé
Un conseil, tentez de sauver tous les réfugiés avant le chapitre 5. Il y a un passage de l’histoire qui sera plus ou moins long selon le nombre de personnes sauvées. Aucun autre impact si ce n’est que vous ne récupérez pas les points de compétence et expérience des personnages. J’ai été frustré de ne pas avoir pris le temps pour un personnage (c’est bête) qu’il me manquait alors. Les dialogues complémentaires sont intéressants et motivants vis-à-vis de l’humanité.
Il en va de même avec les 33 souvenirs à récupérer. En dehors des récompenses en point d’expérience et de compétence, ils ne changent pas le cours du jeu. Mais, j’ai appris quelques recettes culinaires, quelques éléments sur les armes et confrontations qu’à connu la ville. Mais aussi sur l’histoire des monuments parfois méconnus de Tokyo par nous autres touristes européens. Dead or School m’aura montré que je suis loin d’avoir tout vu de la capitale nippone malgré le fait de l’avoir explorée pendant deux semaines en 2019.
Du coup, l’histoire du jeu se dévore avec plaisir car ces missions complémentaires font oublier la linéarité de la trame principale. Et un petit conseil : si vous ne réussissez pas un casse-tête, il y a de fortes chances que vous ne disposiez pas de l’arme ou de la capacité adaptée. Et si vous souhaitez trouver l’intégralité des missions et souvenirs, n’oubliez pas d’aller parler avec les rescapés dans le wagon à gauche du wagon principal.
Un armement à en faire pâlir Rambo
En dehors des classiques points d’expérience permettant de monter de niveau pour gagner quelques points de vie, Dead or School propose un arsenal évolutif complété par des arbres de compétences liés.
Commençons par votre arsenal. Il est réparti en trois catégories : corps à corps, tir de moyenne puissance et armes de destruction massive.
Chacune de ces catégories propose entre 10 et 15 modèles d’armes différentes. Et chaque modèle possède des évolutions que vous pourrez acquérir tout au long du jeu. Ces évolutions partent de la simple réplique jusqu’au modèle « ultime » en passant par les classes « dernier modèle », « renforcé », « modifié » ou « expert ».
La catégorie corps à corps vous propose les classiques sabre, hache, marteau de guerre ou rapière. Mais aussi des choses plus exotiques comme la mortar Blade, l’étoile du matin, la tronçonneuse ou la Flying V (une guitare électrique). Malgré sa lenteur, à partir du moment où j’ai mis la main sur la Flying V, je n’ai pas pu la lâcher. Elle donne un goût de Brutal Legend au jeu, car elle ressemble à l’arme d’Eddie et est la plus puissante des armes de corps à corps du jeu.
La catégorie des armes de tir vous propose aussi bien des pistolets que des fusils à pompe. Mais surtout des fusils sniper, des canons à glace, canon laser ou à rayon atomique et bien entendu le lance-flamme.
Les armes de destruction massives pourraient paraître ridicules face à ce premier arsenal. Mais que nenni. Rien de tel qu’un lance-grenades ou un lance-roquettes avant de dégainer des lance-grenades de glace, des bombes d’acide. Et parce qu’il ne faut rien laisser au hasard, on prendra plaisir à utiliser le canon à plasma ou le Hell Fire qui lance un mini soleil avant de passer sur le Graviton. Un « petit » bijou qui, comme son nom le laisse deviner, permet de générer un mini trou noir. Certains se seraient contentés d’une mini bombe nucléaire, mais pourquoi s’arrêter là ?
Montée de niveau et en compétence pour Hisako et ses armes
Hisako augmente sa résistance et ses points de vies avec les niveaux comme dans tout RPG. Cependant, les armes, elles aussi peuvent monter en expérience pour augmenter leurs dégâts. Ces niveaux sont limités à 10 (étoile dans le jeu). Lorsque vous trouvez une arme sur un adversaire ou que vous l’achetez, une arme peut ne pas être de niveau 1 et posséder certaines compétences. La montée de niveau des armes étant réalisée en dépensant de l’argent, c’est souvent une chance de trouver une arme évoluée même de niveau 2 ou 3.
De plus, comme je viens de l’indiquer, les armes peuvent posséder une compétence de renforcement aléatoire qui boostera soit l’efficacité de votre équipement, soit les caractéristiques d’Hisako. En dépensant des Gears acquis sur vos adversaires vous pouvez changer ces compétences pour en obtenir une autre aléatoirement. Mêmes objets qui vous servent à monter de niveau vos armes. Donc à utiliser avec parcimonie. Surtout quand on sait que la compétence qui sera obtenue est réellement aléatoire et peut être bien pire que celle que vous aviez.
Pour ne pas trop compter sur la chance, chaque catégorie d’arme sélectionnée peut emporter jusqu’à deux boosts de compétences qui eux sont connus. Ces boosts sont obtenus en tuant des adversaires ou en les achetant tout au long du jeu. La notion de RPG entre alors totalement en jeu.
Tuer des zombies oui, mais en faisant attention à sa ligne
Première surprise du jeu et gros élément de stratégie, Hisako possède une limite de poids pour son équipement. Ceci intègre les trois catégories d’armes ainsi que les boosts associés.
Il vous faudra donc choisir quelles sont les armes qui vous correspondent en fonction de votre style. Ce qui signifie, choisir des armes rapides mais faisant peu de dégâts ou inversement (ce qui fut mon choix).
Mais aussi tenir compte de votre capacité à les porter. Une bonne chose pour vous forcer à prendre des niveaux et réussir les quêtes annexes. Mais aussi une bonne chose pour éviter que vous n’utilisiez trop vite les armes les plus puissantes.
Chacun sa stratégie
Autre point important dans Dead or School, chaque arme a une durabilité, nombre de frappe avec les armes de corps-à-corps, ou nombre limité de balles pour les armes de tir. Plus une arme est puissante et plus petits sont ses chargeurs ou sa durabilité.
Certains passages entre deux points de sauvegarde pouvant être très longs ou disposer d’un grand nombre d’adversaires. La puissance n’est pas forcément le meilleur choix si on se retrouve démuni à la troisième vague d’adversaires. On ne peut cependant pas se retrouver sans arme. Il sera toujours possible de frapper avec son arme de corps-à-corps. Sauf que celle-ci ne fera qu’un dixième de ses dégâts normaux une fois sa durabilité dépassée.
Savoir optimiser l’utilisation de chacune des armes selon le type d’adversaire qui vous fait face et anticiper les adversaires restants dans les vagues à venir sont les clés de votre survie.
De plus, il faudra choisir entre ne prendre que des armes lourdes et puissantes ou choisir des armes moins lourdes mais avec des boosts avancés.
Vers l’infini et l’au-delà
Ces boosts sont d’ailleurs eux aussi de plus en plus forts en progressant dans le jeu. Ils permettent de renforcer les éléments suivants en caractéristique principales : puissance d’attaque, capacité du chargeur de l’arme à laquelle il est associé, taux de coup critique, durabilité de l’arme, augmentation de la barre de vie, augmentation de la vitesse et énergie (mouvement). Ces boosts de base peuvent posséder des capacités secondaires des plus intéressantes.
En effet, vous pourrez ajouter des éléments allant d’une augmentation du prix du boost pour sa revente à l’augmentation de la distance de vos sauts (très important pour les quêtes annexes). En passant par l’obtention de drones de combat vous donnant un air de 2B en vue 2D et vous permettant du coup de disposer d’un stock d’attaques complémentaires (balles classiques, lasers). J’ai particulièrement aimé ces drones combinés à mon arme de corps à corps afin de disposer d’attaques à distance pendant que je me rechargeais. À l’inverse, il est possible d’obtenir des boosts offrant la génération de grenades.
Combiné aux armes de tir cette capacité permet d’obtenir un nouvel équilibre dans les attaques. Imaginez l’énergie que vous allez dépenser à construire votre combinaison d’armes et de boosts. Faible si vous souhaitez foncer et immense si vous recherchez l’optimisation.
Toujours plus ultra!
En parlant d’énergie, le niveau d’énergie d’Hisako est aussi stratégique. Car chaque coup donné ou tiré consommera de l’énergie. Courir, sauter, esquiver, tirer. Tous ces mouvements consomment votre énergie. Et si votre barre est vide, vous vous retrouvez à la merci de vos adversaires. Même si cette énergie remonte automatiquement et peut être rechargée en restant accroupi, réaliser une attaque sautée pourra suffire à la vider totalement. Bien entendu, encore une fois, une arme puissante consommera beaucoup d’énergie. Encore un point de stratégie à retenir pour sa préparation au combat ou à l’exploration.
On est loin des Metroid ou d’un Castlevania où seul vos capacités d’esquive et de saut comptent. Mais en prenant le temps de réaliser les quêtes annexes et de monter ses niveaux, on gère très facilement les limites d’Hisako. Une fois votre style de jeu trouvé, l’équipement sera facile à gérer. J’ai commencé le jeu avec des armes à attaque rapide et à faible coût afin de toujours disposer de munitions. Puis j’ai appris à gérer mes attaques et j’ai fini avec ces fameuses armes qui épuisent votre barre en un coup après une esquive ou un saut.
C’est aussi ça le plaisir de jouer à Dead or School. On cherche, on s’améliore, on se fait plaisir et on en prend plein les oreilles.
Un son à devenir fou
Le premier point faible du jeu est sa bande son. Elle est de taille respectable et vous plonge dans l’ambiance sombre de Dead or School. Loin d’être agressive, elle s’offre à vos oreilles et vous plonge parfois dans le cœur de l’action.
Mais qu’est-ce qu’elle est répétitive. C’est vraiment un problème. Chaque niveau à sa piste ainsi que le menu. Mettre le jeu en pause entraîne un changement de piste et ainsi de suite. Ça passerait si on reprenait la piste précédente là où elle s’est arrêtée. Mais non, on repart de zéro. Sur PC, je pense que je serai allé faire un tour dans le système pour regrouper toutes les pistes en une seule ou pouvoir en changer.
Mais les sons qui peuvent rendre fous sont les tirs et explosions cumulés aux cris des zombies. Précédemment, je vous indiquais un combo, arme de tir et grenades. Ce choix est aussi puissant que c’est une horreur pour les oreilles. En effet, les grenades émettent des bips avant leur explosion. Chose positive pour savoir si cette grenade explosera à temps. Mais si en réalisant des tirs continus, une grenade est lancée toutes les trois secondes alors on obtient des bips quasiment en continu.
Cumulé avec le bruit de vos tirs et le fait que la bande sonore disparaît totalement sous ces sons, c’est épuisant. Ajoutez les grognements des zombies qui vous attaquent, les mêmes bips en provenance des objets explosifs que certains adversaires vous envoient, on devient vite fou. Ou on coupe le son du jeu en dehors des vidéos. Car même si les réglages permettent de baisser les sons des armes, cela impacte le volume des discussions. Donc même si les voix sont en japonais, c’est frustrant de devoir jongler avec le volume.
Sous terre, l’humain est parfois privé de ses sens
Avant de continuer à critiquer négativement certains éléments de développement de Dead or School, je tiens à rappeler que le jeu est un indépendant. Donc même si c’est loin d’être parfait, cela ne remet pas en cause la qualité globale du travail effectué.
Dead or School est un plateformer dans lequel de nombreuses phases de jeu réclament la réalisation d’actions avec précision. Malheureusement, le jeu souffre de quelques problèmes de gestion des hit-box et d’animation des personnages. On retrouve les problèmes qui ont bercé notre enfance (la mienne en tout cas).
Des sauts qui se finissent au fond d’un trou alors que le personnage semble avoir eu largement de quoi atterrir. Des plateformes inclinées ou des rochers qui positionnent votre personnage à 45 degrés et bloquent vos actions. Ou des attaques qui devraient passer à un mètre au-dessus de la cible mais qui touchent comme en pleine tête. Des éléments classiques dans les jeux de plateforme. Mais qui parfois sont très déplaisants. Surtout quand ils sont combinés avec le manque de précision et le fait de jouer sur Nintendo Switch possédant des sticks loin d’être aussi précis qu’une souris.
Un bon jedi tu seras…ou pas.
Le plus gênant repose dans l’animation des attaques de certains adversaires. Vous avez la possibilité de réaliser une esquive au dernier instant pour déclencher un ralentissement du temps lors d’une attaque. Celle-ci est annoncée avec un flash sur l’adversaire au moment où son animation se lance. Sauf que certains adversaires ont des soucis car leur attaque consiste à se rapprocher de vous puis vous sauter dessus. Ou à vous foncer dessus avec une attaque dont la hit-box est un mur glissant devant eux (c’est une image pour que vous compreniez).
Le but est donc de les laisser approcher et de les esquiver au dernier moment (une fois l’attaque lancée). Sauf que ceux qui s’approchent de vous, sautent n’importe quand et à n’importe quelle distance en une demi-seconde après avoir « glissé » dans une direction pendant un temps aléatoire. Et ceux qui génèrent des « murs » d’attaquent peuvent parfois se retourner vers vous si vous les esquivez ou que vous sautez par-dessus durant la première seconde de leur attaque.
On se sent totalement perdu quand une zone fermée de combat contient un sol avec plusieurs inclinaisons car nos mouvements peuvent être bloqués ou non par le terrain. De même pour les adversaires et leur hit-box. Heureusement, il existe des boosts permettant d’affaiblir ou d’annuler les dégâts de chute pour les phases de plateforme. Et les armes en dehors des armes de précision comme le fusil sniper, disposent d’une zone de tir assez large pour toucher assez facilement les adversaires.
De bonnes résolutions à prendre
En parlant de portage console, Dead or School est un jeu PC à l’origine. Donc un jeu qui se joue sur grand écran. Et les 6,2 pouces de l’écran de la Nintendo Switch sont loin de correspondre au terme « grand ».
Durant la première moitié du jeu, on passe son temps dans de petits espaces et tunnels. L’écran est donc lisible et jouable. Cependant, plus on avance dans le jeu et plus certains espaces sont grands. La caméra ne s’adapte alors pas en restant à proximité de votre personnage. Celle-ci présentera l’intégralité du décor. Réduisant ainsi Hisako à l’état de tas de pixel (dans les cas extrêmes). Il devient alors difficile de jouer en mode portable à Dead or School.
J’ai fait le choix de finir le jeu en plaçant la console sur son dock avec un écran de 29 pouces. Et cette fois encore, il aurait été nécessaire que je prenne une chaise pour me positionner en mode « gamer PC » pour vraiment voir Hisako en combat. Je n’ai vraiment pas eu de soucis au fond de mon canapé sur une télévision 55 pouces. Mais nous n’avons pas tous la chance d’avoir cet équipement. Heureusement que j’ai encore de bons yeux donc je suis retourné sur un 29 pouces. J’ai ainsi pu profiter des décors parfois extrêmement vivants pour un jeu de fin du monde.
Si je ne l’ai pas loupée (on ne sait jamais), il aurait été intéressant d’ajouter une option de réglage de la caméra pour la focaliser autour d’Hisako. Cela aurait été une difficulté pour anticiper les attaques des adversaires à distance ou des gros boss. Mais je pense que cela aurait apporté beaucoup au mode portable de la Nintendo Switch.
Prendre plaisir à retourner à l’école ? Oui !
Dead or School fait partie des grosses surprises de 2020. Quand j’ai reçu la proposition de test par les équipes de Marvelous Games, je me suis demandé quel jeu loufoque se cachait derrière ce titre. Et c’est avec bonheur que dès les premières minutes j’ai vraiment accroché à ce titre.
L’histoire est bien plus recherchée et profonde qu’on pourrait s’en douter lors des premières heures. Les combats et le système d’évolution entre le RPG et le rogue-like font de Dead or School un hybride très plaisant.
Il s’agit d’un portage PC vers consoles de salon. Donc la version Nintendo Switch porte des anomalies que vous ne retrouverez pas sur la version Playstation 4.
Si vous avez peur de la difficulté ou de la durée de vie du jeu, soyez rassurés. Il suffit de changer la difficulté dans les menus à n’importe quel moment en cas de blocage. Et plus de 36 heures pour finir le jeu, sans prendre le temps d’optimiser mon équipement, c’est bien. Ma demande finale aux équipes du Studio Nanafushi, une suite au jeu ou un mode « New game + ».
PS : Vous avez noté ? Je ne vous ai pas dit de foncer acheter le jeu ou de devoir l’avoir dans votre bibliothèque. Tout simplement parce que ce ne doit même pas être un choix. Si vous ne me croyez pas, essayez-le et on en reparle en commentaires.
Jeu testé à partir d’une version Nintendo Switch envoyée gracieusement par Marvelous.

Testeur multi plateformes (Playstation, Nintendo, MicrosoftXbox et PC). Addict à la Fantasy.
« Cet homme est un bon à rien! Oui mais lui, il est au moins moyen en tout! »