Oyez, oyez, Aventuriers ! Le nouveau Dungeons & Dragons : Dark Alliance est arrivé ! Vous allez pouvoir repartir en quête d’expériences inédites et vivre des aventures encore plus palpitantes que par le passé. Que tombe la porte de Baldur pour laisser place à l’Alliance Noire ! Ou Pas.
Dungeons & Dragons : Dark Alliance est sorti le 22 juin 2021 sur XBOX, STEAM et EPIC Games mais surtout aujourd’hui sur les plateformes Sony Playstation.
Je ne vais pas vous le cacher, tester le jeu sur Playstation 4 a nécessité l’acceptation de quelques sacrifices. Ne vous étonnez donc pas si je ne parle pas trop de certains aspects du jeu.
Un point non négligeable qui est à prendre en compte face à tout ce que vous allez lire par la suite. Le studio de développement est Tuque Games. Un studio indépendant devenu filiale de Wizards of the Coast. C’est donc une équipe limitée de passionnés qui réalise le jeu. Mais ils ne disposent pas des moyens du monstre dont ils exploitent la licence.
Mais passons tout de suite au plus important. L’aventure !
Dark Alliance : à l’aventure compagnons !
L’aventure de Dungeons & Dragons : Dark Alliance est située dans une version revisitée de la légende Drizzt après Une Aube Nouvelle et L’éclat de cristal. Et avant sa destruction par le souffle du dragon Hephaestus dans Les ailes noires de la mort (page 340, pour ceux qui lisent les éditions Fleuve Noir).
Chronologiquement, c’est un peu le bordel car Bruenor, le roi nain n’a pas encore récupéré Mitrhil Hall. Et pourtant Régis est déjà présenté comme un héros. Même si la chronologie des Royaumes Oubliés est assez complexe en basant uniquement sur la lecture des romans, le jeu est situé partout et nul part.
Ce qu’il est important de savoir c’est que Crenshinibon (à vos souhaits) est un artefact magique surpuissant qui cherche le plus puissant des porteurs pour s’étendre. Il tire sa force du soleil et se sert de son porteur pour générer d’immenses tours de cristal. Celles-ci lui servent de panneau solaire de plusieurs centaines de mètres de haut. Son objectif final est simple, obtenir assez de puissance pour créer une armée capable de détruire toute forme de vie. En gros, s’il obtient un porteur puissant, c’est la mort.
Incarnez les héros du Valbise
Afin de réduire le cristal à néant, Dungeons & Dragons : Dark Alliance vous offre la possibilité d‘incarner quatre héros mythiques dans une aventure complète. Oui, même si ce n’est expliqué à aucun moment, les personnages disponibles sont les quatre héros du Val. Et même s’il n’y a que Drizzt, l’elfe noir, qui garde sa place dans mon cœur. Je vous invite à lire les romans et verser votre larme à chaque fois qu’il écrit dans son journal.
Mais soyons bref. Le joueur peut incarner Drizzt Do’Urden, l’elfe noir assassin multi-compétences pouvant être joué par tous. Il est même accompagné de Guenhwyvar, la panthère astrale. J’ai cité précédemment, Bruenor Marteaudeguerre, le roi nain qui est fidèle à son image en tant que tank et dont la capacité spéciale est typiquement naine puisqu’il s’agit d’un marteau frappant une enclume. Dont l’onde de choc est une des armes les plus efficaces du jeu.
Viennent ensuite, Cattie-Brie Marteaudeguerre, l’archère émérite, fille de Bruenor. Elle est la version barbare de Legolas normalement mais sera ici l’archère magicienne. Enfin, Wulfgar, le fils adoptif de Bruenor (dont il a tenté de briser le crâne), le guerrier barbare de service avec son marteau Crocs de l’égide, pour ceux qui détestent la subtilité.
Je sais que j’ai réalisé le test sur Playstation 4. Mais quand on compare Wulfgar et Eivor (Assassin’s Creed Valhalla), il y a un gouffre. C’est comme si on avait fait une réussite critique sur le background des personnages. Et un échec critique sur leur apparence. Tristesse quand tu nous tiens.
Affrontez l’Alliance Noire
Comme son nom l’indique Dungeons & Dragons : Dark Alliance repose sur l’affrontement de nos héros et des membres de l’Alliance Noire. Et même si vous les affronterez un par un, cette alliance est une représentation parfaite des boss attendus dans une partie de D&D.
On commence avec les armées Duergars. Ces nains à la peau sombre convoitant les mines de leurs autres frères nains. Viennent ensuite les gobelins et leur empereur Hamboog. Un incontournable des parties de Donjons & Dragons classiques. Enfin, les Verbeegs aussi affreux que leur nom sont une sorte d’humain-troll. Très résistants comme vous le verrez face au Cuistot, ils en restent bêtes comme leurs pieds. Esquiver puis attaquer. Le tour est joué.
Viennent ensuite les vraies menaces. Akar Kessel, précédent porteur de Crenshinibon. Réanimé par ses prêtes dévoués, il sera le premier boss intéressant du jeu.
S’ensuivent Utaar, le géant de glace qui tente de récupérer l’artefact de Kelvin son ancêtre pour prouver sa force au cristal. Et Hagedorn, le Tyrannoeil, monstre des plus horrible. Un œil volant avec une énorme mâchoire et dix appendices possédant un œil à chaque bout. Bien qu’ils soient normalement puissants, il est assez facile de trouver la faille dans leurs enchaînements. Et les attaquer de front est, de manière surprenante, la manière la plus simple de les affronter. Encore une fois, esquiver et attaquer. Mais en surveillant sa santé et en comptant sur les potions de renforcement.
Arrive le monstre ultime, Albise, reine des tempêtes et compagne de Ingeloakastimizilian, aussi appelé Glacemort, le dragon blanc tué par Drizzt et Wulfgar. Le combat final à mener contre elle est le moment le plus intéressant du jeu. Le niveau qui précède l’accès à ce combat quant à lui aurait dû servir de base pour tous les autres. Le combat contre Albise, bien que toujours mécanique, est intense et varié. Il est une belle conclusion au jeu. même s’il en montre tout autant les limites.
Un univers vaste pour un jeu un peu court
Il me faudrait des mois pour parler de l’univers des Royaumes oubliés (84 romans chez Fleuve Noir + 3 depuis 2015 en plus des guides D&D). Cependant, il vous faudra une vingtaine d’heures pour finir le jeu en solo. En multi-joueur et en augmentant la difficulté, on peut ajouter une vingtaine d’heures de plus.
Le jeu contient 7 chapitres composés chacun de 3 niveaux dont un niveau court de boss. Ce qui est assez court pour un tel jeu. Vous allez me dire que les Baldur’s Gate : Dark Alliance étaient aussi courts ? Avec respectivement 45 niveaux pour le premier et 80 pour le second. La question, elle est vite répondue.
L’extension Echoes of the blood war devrait apporter quelques éléments en plus mais honnêtement on est loin du compte.
Je ne sais pas si c’est lié au fait que je n’ai pas atteint les difficultés les plus élevées mais il semble en aller de même avec les équipements. Il existe un ou deux types d’équipements spécifiques par chapitres mais pas de trace des armes légendaires précédemment citées.
Enfin, les notes que l’on peut retrouver tout au long des niveaux sont extrêmement intéressantes pour des habitués de l’univers. Mais elles sont totalement incompréhensibles pour des néophytes. La chronologie des faits, les trous en cas d’objets non trouvés créent des vides qui sont perturbants. Finalement, on considère les objets historiques comme de simples collectibles.
Un jeu de groupe…uniquement en ligne
Le point le plus frustrant de Dungeons & Dragons : Dark Alliance, le mode multijoueur. Contrairement à ses ancêtres hack’n’slash auxquels il est censé se rattacher, la coopération en local est à oublier. J’ai été choqué, après plusieurs centaines d’heures à faire des soirées avec mes amis sur BG: Dark Alliance 1 et 2. Il sera possible de créer un groupe de quatre joueurs uniquement en ligne.
Je suis désolé de l’écrire, mais on perd totalement l’intérêt et l’esprit du jeu dans ce cas. Bien que cela puisse convenir à la nouvelle génération de joueurs et aux streamers. C’est encore plus blessant que la multitude de bugs et les temps de chargement à rallonge du jeu.
Même si avoir 4 joueurs sur la même plateforme aurait demandé trop de ressources (fausse bonne excuse), un mode local à deux joueurs aurait été la moindre des choses.
J’ai tout de même tenté le jeu en ligne avec des inconnus. Autant vous dire que ce n’était pas une partie de plaisir. Les joueurs sont là pour finir les niveaux au plus vite afin de décrocher les loot légendaires. Je n’ai trouvé que des fous furieux. Donc autant vous dire qu’il vaut mieux offrir le jeu à vos amis si vous voulez y prendre du plaisir.
Mais où sont mes deux tours et la porte de Baldur ?
Vous l’aurez compris, Dungeons & Dragons : Dark Alliance est loin de tenir ses promesses. Le jeu met à terre la Playstation 4 car il peut parfois être très beau. Mais cela cache des défauts basiques qui paraissent inacceptables aujourd’hui.
Le background du jeu est immense et passionnant. Sauf que le jeu ne pousse absolument pas le joueur à le découvrir. Le titre est présenté comme un descendant des Baldur’s Gate mais est encore moins captivant que certaines adaptations de films en jeu vidéo.
Si vous n’avez pas 3 amis en capacité d’acheter le jeu (soit 4 fois 60 € dépensés), inutile de vous lancer dans les « joies » du multi-joueur en ligne.
On pourra me reprocher d’être trop exigeant. Mais où sont les bases d’un Donjon et Dragons ? Où sont les donjons aléatoires que nous savons créer aujourd’hui ? Où sont les aventures variées et les PNJ qui en constituent les fondements. Je ne demandais pas un Skyrim mais une utilisation cohérente et intéressante de la légende de Drizzt et des héros du Val.
Et oui, la nouvelle génération joue majoritairement online, surtout depuis l’épidémie. Mais comment reconstruire l’esprit des soirées en couple ou entre amis dans le canapé si on doit avoir deux à quatre consoles avec autant d’écrans ?
Même si je suis très négatif d’un point de vue global, Dungeons & Dragons : Dark Alliance méritera certainement un retour entre mes mains d’ici quelques mois. Pourquoi ? Les mises à jour que j’ai reçues durant la période de test montrent que les développeurs prennent à cœur les remontées des joueurs. Le jeu était plus fluide après la seconde mise à jour. La maniabilité des personnages a aussi été améliorée. Je pense qu’il saura nous surprendre lors de ses prochaines mises à jours et lorsqu’il sera disponible à un prix plus cohérent avec son contenu.
Malgré ce retour en demi-teinte, je remercie les équipes de ICO Partners pour nous avoir permis de réaliser ce test.
Jeu testé à partir d’une version Playstation 4 envoyée gracieusement par ICO Partners.

Testeur multi plateformes (Playstation, Nintendo, MicrosoftXbox et PC). Addict à la Fantasy.
« Cet homme est un bon à rien! Oui mais lui, il est au moins moyen en tout! »