Flat Kingdom Paper’s Cut Edition est un jeu indépendant développé par le studio Fat Panda Games et publié par Ratalaika Games (Within the Blade). Il est sorti en 2016 sur Steam et a débarqué le 1er avril 2022 sur PlayStation 4, PlayStation 5, Microsoft Xbox One, Xbox Series X/S et Nintendo Switch.
Ce jeu de plateforme/aventure et d’énigmes est un petit bijou qui trouvera très facilement sa place entre Paper Mario : The Origami King et Ico.
Proposé en version dématérialisée par PR Hound en France, le jeu est un portage direct du jeu d’origine. Avec ses avantages. Et ses inconvénients.
Flat Kingdom Paper’s Cut Edition, un bijou poétique
Avant même de vous parler des autres aspects du jeu, je tiens à vous parler de l’ambiance graphique de Flat Kingdom Paper’s Cut Edition.
Bien qu’ils soient assez proches visuellement de ceux de Paper Mario : The Origami King, j’ai trouvé les graphismes bien plus agréables et doux. Le jeu vous propose de vous plonger dans un livre pour enfants. Dans lequel votre héros, tout petit, pourra parfaitement trouver sa place dans le cœur des plus jeunes.
Le travail sur les niveaux, aussi bien en 2D qu’en 3D, est vraiment très propre. Je n’ai pas repéré de bug graphique flagrant. Et j’ai surtout pris plaisir à découvrir la palette de couleurs de chaque monde. Les niveaux sont remplis de détails et de vie. Chaque couleur cache un élément vivant, une plante, un objet ou un personnage totalement barré. Les couleurs de chaque monde suffisent à offrir une ambiance chaleureuse ou glaciale mais toujours positive.
Flat, un sauveur multiforme comme la vérité
Dans Flat Kingdom Paper’s Cut Edition, alors que le monde avait échappé à la menace de la 3D corrompue, Hex le voleur a enlevé la princesse. Une situation classique si Hex n’avait pas aussi dérobé l’un des six joyaux protecteurs.
Vous incarnez Flat, la seule créature du royaume capable de changer de forme. Cette capacité spéciale lui permet surtout d’affronter tous les dangers dans l’objectif de retrouver les joyaux cachés avant Hex.
Comme Flat, l’histoire fournie au début du jeu offre une vérité qui évoluera petit à petit. Et même si les rebondissements de l’histoire sont bien connus, l’histoire vous portera avec plaisir jusqu’à son dénouement. Surtout le très long dernier niveau qui remet en cause toute l’histoire. Et nous donne l’envie d’une suite.
Pierre-Paper-Ciseaux, Flat !
L’idée la plus accrocheuse de Flat Kingdom Paper’s Cut Edition se situe dans ses commandes.
Flat pourra adopter trois formes différentes correspondant aux touches de la manette. Le triangle vous permettra de courir plus vite et de profiter de votre pointe pour percer les adversaires et obstacles ronds. Le carré vous transformera en bloc à l’instar de Kirby. Le carré permet de casser des murs, de se protéger contre des projectiles et de casser les angles des ennemis triangles. Enfin, le cercle vous permet de rebondir ou plutôt de sauter et de rebondir sur vos adversaires carrés à la Mario.
Vous l’aurez compris : c’est un shifumi pour vos combats. Avec des adversaires de plus en plus coriaces, pouvant prendre plusieurs formes avant de disparaître. Il en sera de même avec quelques énigmes faisant appel à votre mémoire des formes. Rien de bien difficile cependant.
Une aventure à la Flat, courte sur pattes mais intense
En comptant le château qui sert à découvrir les mécaniques du jeu, Flat Kingdom Paper’s Cut Edition ne compte que six « mondes ». En sachant que les cinq vrais mondes sont découpés en deux parties avec mini boss et boss, ainsi qu’une épreuve cachée, ça reste peu. Et pour ceux qui ont déjà fini la version Steam, pas de nouveautés.
Mais quand on se dit que pour explorer réellement le jeu, il faudra jouer au moins deux fois chaque niveau. C’est déjà plus intéressant.
En effet, le jeu dispose de zones inaccessibles à votre premier passage. Il vous faudra toujours disposer d’un ou deux pouvoirs que vous obtiendrez par la suite. Et si le niveau ne compte pas d’une zone secrète alors il proposera au moins d’une mission secondaire. Celle-ci vous demandera toujours de remettre un objet provenant d’un des autres mondes à un PNJ. Et je n’ai disposé de l’objet attendu qu’une seule fois.
Mais le plus intéressant dans Flat Kingdom Paper’s Cut Edition sera la course au 100%. Il vous sera nécessaire de fouiller intégralement tous les niveaux du jeu pour trouver des parchemins. Les créateurs ont été un peu sadiques pour le coup.
Le dernier parchemin aura été un enfer à trouver. En effet, nous n’avons aucune indication de leur emplacement et ils sont récupérés dans le désordre. J’ai implosé. Cependant, une fois les 100% obtenus, vous pourrez finir à nouveau le jeu et accéder au boss caché ainsi qu’à la seconde fin.
Je pensais qu’elle apporterait une note joyeuse à la fin principale. Mais il s’agit surtout d’un lien vers une suite. Ou un lien vers le futur jeu de Fat Panda Games, Twin Flames ?
Changement de plateforme mais pas de forme
Une édition numérique sans chichis
Flat Kingdom Paper’s Cut Edition est un pur portage sans additifs. La version Stream du jeu n’a connu aucun DLC ou niveau complémentaire depuis sa sortie il y a six ans. Et ainsi, la version Playstation 4 que j’ai testée est restée sans surprises.
Honnêtement, je ne m’attendais pas à disposer d’une soundtrack car les musiques du jeu ne restent pas en tête. Mais avec une si belle ambiance graphique, un artbook numérique aurait été le petit bonus facile mais plaisant.
Du PC à la console, copier-coller sans améliorer
D’ailleurs pour revenir sur les sons, dans certains niveaux comme l’Atlantide, c’est le son des attaques de vos adversaires qui vous resteront en tête. Car certains adversaires ont un bug et s’ils déclenchent leur attaque alors que vous les faites sortir de votre champ de vision, le son de leur projectile se déclenche en boucle jusqu’à la sortie du niveau. Des bugs qui semblent avoir été déjà remarqués depuis des années.
Comme le bug de la seconde fin. Après avoir combattu le boss final et le boss caché, si vous passez par le portail final en arrivant dans le mauvais sens, alors la fin complémentaire ne se lance pas. Vous devrez recommencer les trois combats, les discours et cinématiques de première fin, avant de pouvoir enfin finir le jeu. Indiqué dans les commentaires Steam, cela aurait été un beau cadeau pour la version consoles que de disposer d’un correctif.
Mais surtout, ce qui aurait pu être la cerise sur le gâteau, aurait été une correction de la hitbox de Flat. Malheureusement, il vous arrivera trop souvent de vous retrouver coincé dans un bord de plateforme, rocher ou décor varié. La manette de la Playstation 4 subit une latence qui ne permet pas de réaliser les tricks que j’ai pu voir dans des vidéos de joueurs PC. Rendant certains passages difficiles.
Flat Kingdom Paper’s Cut Edition emporte ses qualités et ses défauts d’origine (il y en a peu en réalité) et on aurait aimé qu’après six années de vie, ceux-ci soient corrigés.
Flat Kingdom Paper ‘s Cut Edition, un indé qui fait bien
Le portage de Flat Kingdom Paper’s Cut Edition est une très bonne nouvelle pour les joueurs consoles. On peut se demander pourquoi avoir attendu six années pour ne rien changer au jeu. Mais si ce n’est des bugs persistants, ce petit indé est réellement une réussite.
Le travail de l’équipe de Fat Panda Games est magnifique. L’histoire s’adresse à tous malgré sa durée de vie de moins de 10 heures. Et le 100% est assez retors pour intéresser les joueurs avancés. Enfin, le platine en une heure pourra séduire les chasseurs de trophées.
Au prix de 7,99 € seulement, il n’y a aucune raison de le louper. Et bien qu’il donne l’impression d’un jeu tout petit et mignon à faire en mode portable sur Nintendo Switch, je vous conseille d’opter pour la version Playstation 4. Le but étant de ne pas perdre Flat de vue et surtout de profiter du moindre détail bien loufoque du royaume.
Jeu testé à partir d’une version Playstation 4 envoyée gracieusement par PR Hound.