Gun Gun Pixies Kame Pon Bee Tan scaled

Gun Gun Pixies, le salut venu d’ailleurs !

Gun Gun Pixies, développé par Compile Heart (branche d’Idea Factory), est sorti le 6 septembre sur Nintendo Switch et le 1er novembre 2019 sur Steam. Nouveau venu dans la bibliothèque de PQube en Europe, la version PS Vita est sortie en avril 2017 au Japon.

Le jeu est un Third Personal Shooter (TPS) / Visual Novel qui nous propulse dans la peau d’une équipe extraterrestre venue sauver leur monde en étudiant le genre humain. Respectant l’esprit déjanté de la saga des Neptunia, le jeu vous permettra d’admirer la morphologie variée des humains que vous observerez. Pour les connaisseurs, le titre s’inspire de la saga Gal*Gun dont le second épisode était sorti en 2018.

Mais au-delà de cet esprit osé, le titre aborde des sujets tragiques qui touchent les jeunes de notre époque, quel que soit leur pays. Le mix entre un TPS coquin et un Visual Novel évoquant les problèmes de société est un pari plus qu’appréciable. Cependant le résultat n’est pas des plus convainquant.

Loin d’être parfait, Gun Gun Pixies offre de bons moments de jeu et de rigolade. Ses principaux défauts tiennent à son adaptation et à son manque de moyens ou d’ambition.

L’herbe est-elle plus verte sur terre ?

Le pitch de Gun Gun Pixies est assez simple. Votre planète souffre d’un mal qui mène la population à ne plus se reproduire. Ce mal est l’individualisme exacerbé qui a fait perdre tout sentiment aux habitants de la planète.

Seules deux militaires, Kame-Pon et Bee-Tan, semblent ne pas réagir comme les autres individus. Elles ont même développé cette chose étrange qu’est l’amitié. Pour se débarrasser de ces deux aberrations, l’armée décide de les envoyer en mission sur Terre.

Leur mission sera alors de comprendre comment les habitants de cette planète réussissent à vivre autrement. Mais attention, il ne faut surtout pas que les terriens apprennent leur existence. Il faudra donc être discret et ne pas se faire repérer sous peine de voir débarquer la police galactique.

Seront-elles alors capables de comprendre les terriens et d’apporter une solution à leur planète d’origine ?

Un problème d’envergure qui est accompagné d’un problème important pour notre duo, leur taille. Celles-ci sont minuscules par rapport aux terriens. En effet, elles sont à peine plus grandes que des figurines.

Gun Gun Pixies étudiantes student girls

Un environnement limité …

Gun Gun Pixies présente la vie de jeunes étudiantes regroupées dans une maison qui est une pension japonaise. Loin de ressembler aux internats français, cela correspondrait à une colocation dans notre pays.

Le joueur accompagne donc les moments de vie de ces dames au sein de la maison qui est le seul environnement accessible au duo extra-terrestre. En effet, celles-ci ne peuvent pas sortir du bâtiment sans risquer de mourir. L’air terrestre leur est nuisible.

Cette raison ne sert qu’à justifier le nombre limité d’environnements disponibles (trois chambres et la salle de bain). Heureusement, l’inventivité de notre duo permettra de suivre les habitantes hors de la maison. Ainsi, on pourra en apprendre un peu plus sur leur vie sociale et leurs problèmes.

… pour une histoire limitée

Si je ne devais retenir qu’un élément positif de Gun Gun Pixies, ce serait son approche des relations humaines d’aujourd’hui.

Les premiers chapitres du jeu s’attardent sur des points difficiles que rencontrent les jeunes d’aujourd’hui. Solitude, isolement, incompréhension, famille décomposée, culture de l’image, amitié virtuelle et bien d’autres éléments pouvant conduire certaines personnes au suicide.

Les trois premières locataires ont une histoire assez troublée. Leur entourage et les autres étudiantes (dont deux héroïnes de la saga Neptunia), qui débarqueront en cours de route, viendront compléter la liste des pathologies étudiées dans le jeu.

Gun Gun Pixies étudiante brune

Gun Gun Pixies présente une très bonne critique de la société. Il aborde les troubles psychologiques, leur construction mais surtout les mauvaises réactions des gens face à ces situations. Notre duo extra-terrestre et son regard externe prendra alors soin d’intervenir discrètement pour résoudre les problèmes. Prouvant par ailleurs qu’un petit geste, une simple attention en cas de doute, peut changer des vies.

Mais tout ce beau discours n’est valable que durant la rapide première moitié du jeu. Kame-Pon et Bee-Tan voient tout d’abord apparaître des calamars invisibles aux yeux des terriens. Principaux adversaires que l’on rencontre durant le jeu, ceux-ci annoncent la dérive WTF du jeu.

La seconde partie du jeu porte sur les acteurs externes à la pension et surtout sur les autres formes de vie extraterrestre. Laissant totalement de côté l’aspect psychologique pour se tourner vers une enquête n’ayant aucun rapport avec la mission d’origine de la team Pixies.

Je ne révélerai pas la fin du jeu mais c’est assez décevant comparé au sujet lancé à l’origine. Est-ce un problème de moyens ou de temps ? Je n’ai pas la réponse à cette question et c’est bien dommage…

Le portage d’un jeu PS Vita

Gun Gun Pixies est sorti à l’origine sur Playstation Vita. Un point important à prendre en compte quand on veut aborder l’aspect graphique du jeu.

Vous l’aurez compris, on ne s’attardera pas longtemps sur ce point. Les environnement sont relativement grands et les graphismes très simples. Oubliez les jeux de lumière et le photo-réalisme des jeux de 2019. Le jeu a été développé pour une version portable et allégée de la Playstation 3.

Les chambres restent des 15 m² loin de déborder d’objets à découvrir. Un à deux lits (ou mezzanine), un bureau, une commode, une armoire, un canapé et une bibliothèque. Pas de quoi s’extasier même si on peut reconnaître que pour de la Vita c’était très bien réalisé.

On note une bonne adaptation pour les grands écrans même si les 720p offerts par la version Nintendo Switch souffrent parfois d’aliasing marqué. Les textures ont bénéficié d’un lissage loin d’être suffisant pour les vêtements mais acceptable pour les décors. N’oublions pas que nous ne sommes pas ici dans un remake du jeu d’origine.

Défaut d’un jour …

D’ailleurs, Gun Gun Pixies version Nintendo Switch pousse le problème jusqu’au bout des commandes. Le jeu est tellement un portage qu’il n’est pas possible de jouer avec autre chose que les Joy-Con. Peut-être que les développeurs se sont dit que les joueurs ne passeraient pas en mode télé et n’auraient pas envie d’utiliser des manettes histoire de gagner en précision. Car oui, il est impossible d’utiliser de manette pour jouer.

Les points noirs du jeu sont donc toujours présents, voire même plus que sur PS Vita. Les joysticks des Joy-Con sont d’une précision à se pendre. Et le fait de pouvoir régler la sensibilité de la caméra ne vous sauvera pas.

Lorsqu’on intervient sur la sensibilité de la caméra, les deux modes de visée sont impactés. On se retrouve alors soit trop lent pour faire des mouvements dans l’environnement, soit trop rapide dans les déplacements pour des tirs en mode sniper. Cet effet se retrouve dans d’autres jeux et est souvent compensé par l’utilisation d’une vraie manette ou par l’ajout d’une option de sensibilité dédiée à chaque mode de vue. Ce qui n’est pas le cas ici.

Gun Gun Pixies étudiante cheveux roses

… et pour toujours

Et pour couronner le tout, les défauts de la caméra n’ont pas été revus non plus. Celle-ci est une caméra dynamique à l’ancienne. Elle est contrainte par les murs et ne pourra pas se rapprocher de votre personnage pour en faire le tour.

Il est donc primordial de parfaitement placer sa caméra avant d’aborder un passage exiguë. La sentence pour ne pas s’être préparé ? Tout simplement ne plus pouvoir faire passer la caméra derrière votre personnage et donc ne pas savoir ce qui vous fait face.

Croyez moi, il est plus que frustrant de perdre une mission parce qu’on ne voit pas un adversaire ou parce qu’on fait face à un humain sans le savoir. Et cela arrive bien trop souvent.

Enfin, l’imprécision des commandes atteindra son paroxysme lors des phases d’exploration. Gun Gun Pixies n’est clairement pas un jeu de plateforme. Monter les marche des mezzanines est un parcours du combattant. Et sauter de feuilles en feuilles sur la plante dans la chambre d’Amayo est un enfer. Tout comme le parcours entre les étagères pour accéder au PC de la chambre de Minami.

Tout explorer et dégommer …

Gun Gun Pixies n’est pas un nouvel opus version manga de Metal Gear Solid mais en reprend quelques codes. Le jeu propose trois types de missions que l’on pourrait qualifier ainsi : enquête, défense et support émotionnel.

Lors des phases d’enquête, il faudra explorer une ou plusieurs chambres afin de trouver des indices sur la situation et les éléments qui pourront aider l’histoire à avancer. Ces missions demandent un minimum d’exploration et de concentration car aucun indice ne vous est fourni. Il m’est même arrivé de tourner en rond dans une même pièce pendant une dizaine de minutes alors que j’avais trouvé tous les indices et qu’il fallait en sortir pour passer à la suite.

Cette phase permet de récupérer aussi un maximum de pièces pour améliorer les caractéristiques de vos armes, en acheter de nouvelles ou acquérir des tenues supplémentaires.

… sans se faire repérer

Les missions de défense consistent tout simplement à abattre toutes les formes de vie extraterrestre présentes dans une pièce tout en ne se faisant pas repérer par la locataire qui sera généralement en train d’étudier, lire ou surfer sur le net. Seule la dernière mission de ce type pose un minimum de difficulté car il faudra aussi gérer les déplacements de la locataire de la chambre.

Enfin, les missions « Support émotionnel » sont le cœur du jeu. Les armes que possèdent Kame-Pon et Bee-Tan ont un étrange effet sur les terriens. Celles-ci les rendent heureux et sont de véritables aphrodisiaques et révélateurs de désir pour les habitantes de la pension. Durant les missions de support aux locataires, le joueur doit mitrailler le corps de sa cible jusqu’à ce que celle-ci, poussée par ses émotions, réagisse à la situation. Encore une fois, il faudra être capable d’agir sans se faire repérer par les habitantes.

Ces dernières missions sont les plus coquines puisque vous devrez tirer sur différentes parties du corps de la jeune femme. Bien entendu, les parties intimes sont les plus sensibles et loin d’être les plus difficiles à cibler quand on fait la taille d’une figurine.

Gun Gun Pixies, un jeu coquin…

Comme je l’ai évoqué précédemment, le jeu revêt plusieurs aspects très coquins. J’ai abordé le cœur des missions qui consiste à tirer sur le corps de jeunes femmes. Mais ce n’est pas le seul.

Pour en finir avec le fait de tirer le corps de jeunes filles, je vais préciser quelques éléments de situation. Il faut tirer sur les jeunes femmes réalisant des activités dans leur chambre. Ces activités vont de l’étude de livres à leur bureau à des entraînement de pole dance. En passant par les séances de yoga ou une danse satanique (je vous laisse découvrir pourquoi). Le vice est poussé jusqu’aux fins de missions se déroulant dans la salle de bain alors que la jeune femme prend son bain totalement nue après son activité.

Cette dernière phase des missions est justifiée par Bee-Tan comme faisant partie de l’étude mais correspond à sa personnalité extrêmement perverse. Et même si cela est traité de la mauvaise manière, son attirance pour le sexe féminin. Son amitié avec Kame-Pon n’est qu’une façade qui tombera très vite. Bee-Tan est lesbienne et son attirance sexuelle est un frein et la raison de la réussite de la mission.

C’est aussi une bonne raison de placer des sous-entendus toutes les cinq répliques pour le plus grand désappointement de Kame-Pon. Une bonne idée coquine qui finie par basculer dans le lourd et le répétitif.

Gun Gun Pixies étudiante lolita

… sous tous les angles

Mais revenons aux éléments du jeu en eux-même. Nous pouvons incarner deux personnages féminins. Et comme dans tout jeu actuel, on peut en changer les tenues. Oui et non. En vérité, il n’existe que deux tenues pour chacune des protagonistes. Rien d’exceptionnel et ou de coquin si ce n’est qu’il s’agit de jupes.

Où se trouve l’aspect coquin alors ? Lorsque l’on sélectionne les tenues, il est possible de changer les sous-vêtements de nos héroïnes. Et ils se comptent en dizaines. Quel intérêt si les personnages portent des tenues par dessus ?

Je ne vous ai pas parlé du système de santé du jeu. Aujourd’hui, les FPS et TPS mettent à disposition des indicateurs de santé soit par un compteur, soit en affectant votre champ de vision. Dans Gun Gun Pixies, chaque blessure aura pour effet de déchirer vos vêtements jusqu’à ce que vous vous retrouviez nus. En attendant de trouver un point de restauration de vos vêtements, il sera alors permis au joueur d’admirer les sous-vêtements qu’il aura sélectionnés.

Par ailleurs, votre personnage souffre du syndrome Lara Croft. C’est-à-dire qu’elle se met à genoux pour passer sous les obstacles en exposant son fessier à vos yeux et vous laissant admirer sous sa jupe. Un plaisir coquin de nombreux japonais. Il ne faut pas oublier que le jeu était destiné au public japonais à l’origine. Et encore une fois, le choix des sous-vêtements aura toute son importance dans ces situations.

Vous comprenez donc maintenant le classement PEGI 16 du jeu.

Team Pixies, au rapport !

Encore une fois, PQube rapporte sur nos terres un jeu complètement barré et psychologique.

Gun Gun Pixies est un bon défouloir dont la durée de vie qui avoisine les quinze heures grâce à son aspect Visual Novel. Les sujets abordés sont intéressants et viennent contrebalancer l’aspect coquin du jeu.

Cependant, le jeu souffre de son âge et du fait d’avoir été prévu pour la console portable de Sony. Donc même s’il s’agit d’un portage qui paraît adapté à une console portable comme la Nintendo Switch, si vous en avez la possibilité, tournez vous vers la version Steam qui vous permet de jouer avec une souris.

Enfin, même si j’ai été déçu par le tournant pris par l’histoire, je ne serai pas contre un second épisode. Bien entendu si celui-ci pouvait intégrer un meilleur système de commande et surtout une histoire qui suivrait sa trame jusqu’au bout ce serait parfait. Mais ça c’est aux équipes de Compile Heart de le décider.

Jeu testé à partir d’une version Nintendo Switch envoyée gracieusement par PQube.

Testeur multi plateformes (Playstation, Nintendo, MicrosoftXbox et PC). Addict à la Fantasy. "Cet homme est un bon à rien! Oui mais lui, il est au moins moyen en tout!"
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