New Super Luckys Tale paysage personnages

New Super Lucky’s Tale, le plus difficile n’est pas d’être un héros !

Le monde du jeu vidéo est en pleine évolution et nous vivons des changements inespérés. New Super Lucky’s Tale en est la preuve. Le jeu de plates-formes exclusif aux supports Microsoft débarque ce 13 décembre 2019 sur Nintendo Switch. Après Cuphead et Minecraft, c’est Lucky qui est accueilli dans un nouveau monde dont les portes ont été ouvertes par l’éditeur PQube.

À priori un simple portage, mais en réalité bien plus complet qu’annoncé. Le jeu est un mix entre plusieurs genres et un sérieux concurrent au célèbre moustachu. Et comme toujours, la console hybride de Nintendo apporte ses avantages et ses inconvénients.

Les gardiens de la gal…relique

Lucky Swiftail est le dernier né d’une famille de renards dont la mission est de veiller sur le Livre des Âges. Cette relique contient dans ses pages les formules permettant de maintenir les liens entre les mondes. Afin de le protéger, l’équipe des Gardiens, composée de membres de différents mondes, s’est installé dans le monde de Sky Castle. Ce lieu est le lien entre tous les univers.

Malheureusement, un jour Jinx, l’ami du père de Lucky et un derniers Mistigris, s’empare de la relique. Afin de ne pas être repris par les Gardiens, il utilise le livre pour les renvoyer dans leur monde d’origine. Seul Lucky, pour le coup malchanceux, se retrouve séparé de sa famille.

Ainsi débute notre aventure à travers les mondes dans l’objectif de rentrer à la maison et surtout mettre fin au règne de Jinx. Nous devons affronter les membres de la famille des Mistigris, des chats stéréotypés qui ont pris le contrôle sur chacun des mondes. Et surtout, partager notre voyage avec Greg, le golem facteur.

New Super Lucky’s Tale : un humour postal

Il est important de noter que New Super Lucky’s Tale est un jeu destiné à un jeune public. L’humour est donc omniprésent mais surtout très basique.

Greg est un golem facteur mais surtout un golem blagueur. Chacune de ses répliques est composée d’un jeu de mot tournant autour du courrier. Le travail réalisé sur ce point est remarquable. Cependant, après plusieurs heures consécutives de jeu, cela devient assez lourd pour un adulte. J’en suis arrivé à en être désespéré pour lui tellement il veut être drôle et surtout être votre ami. Le personnage est excessif dans ses traits, tout comme l’intégralité des PNJ de New Super Lucky’s Tale. Un point qui paraît négatif présenté ainsi. Bien au contraire, si on se laisse porter par le jeu, on en retire surtout de bons moments de fous rires.

D’ailleurs, pour les joueurs plus âgés, le jeu réserve des références à la pop culture et même à des jeux de la concurrence.

Des univers à explorer…

New Super Lucky’s Tale propose six mondes à explorer. Cela fait très peu quand on tient compte de deux éléments importants. Chaque monde est composé de quatre niveaux principaux, quelques niveaux annexes et un boss.

Sauf le sixième monde qui est intégralement composé de niveaux d’épreuves. Mais la raison est simple : c’est un monde DLC du jeu d’origine, Super Lucky’s Tale.

Sous ce constat négatif, se cache de très bonnes surprises. En effet, il n’y a peut-être que quatre mondes principaux mais ceux-ci sont reliés les uns aux autres par les PNJ qui les représentent.

Chaque monde dispose d’un personnage phare (généralement un gardien) qu’il faudra aider pour renverser le membre de la famille des Mistigris qui s’est imposé. Quand vous arrivez dans un nouveau monde, seul ce personnage sera mis en avant. Puis, à chaque niveau que vous explorez, un ou plusieurs membres du monde dans lequel vous êtes fera son apparition. Oui, lorsque vous les libérez de leurs tracas, ceux-ci reprennent vie dans leur monde.

New Super Lucky's Tale gameplay niveau pièces

…tous liés

La zone de passage entre les niveaux se remplit petit à petit avec les personnages appartenant aux différents mondes. Et parmi ceux-ci, il existe deux personnages récurrents qui vous demanderont d’explorer les recoins des zones de chaque monde pour réussir à interagir avec eux . Ainsi, cette zone, inutile dans certains jeux, devient ici un véritable niveau annexe offrant quelques secrets à découvrir.

Il est donc vraiment plaisant de finir l’intégralité des niveaux d’un monde, incluant les défis annexes, pour faire apparaître les personnages secondaires mais aussi de prendre le temps d’explorer les magnifiques mondes créés par les développeurs.

Surtout qu’encore une fois, les personnages disposent de répliques amusantes, qui évolueront en fonction de votre avancement dans le jeu. On retrouve dans New Super Lucky’s Tale, l’ambiance des mondes intermédiaires que les anciens joueurs ont apprécié dans des jeux comme Spyro ou Banjo-Kazooie.

D’ailleurs, le jeu pousse le lien entre les mondes au maximum, avec certains PNJ qui vous suivront entre les mondes. Si vous finissez l’intégralité des niveaux avant de vous rendre dans l’antre de Jinx, vous arriverez à ses portes avec un véritable groupe de gardiens. Ils seront là, prêts à vous soutenir, mais encore une fois, c’est seul que Lucky affrontera le terrible chat sorcier.

… de différentes manières

New Super Lucky’s Tale est principalement un jeu de plates-formes 3D en niveau ouvert similaire à un Super Mario Bros. Mais celui-ci propose aussi des mécaniques de jeu réellement intéressantes.

Les niveaux principaux proposent parfois des décors tels que des labyrinthes qui seront plus facilement jouables en vue aérienne. On a alors l’impression de jouer à un hack’n’slash plus qu’un jeu de plates-formes 3D. D’autres, très linéaires et avec une caméra qui pousse à avancer n’est pas sans rappeler un certain Crash Bandicoot.

En dehors des niveaux principaux, le jeu propose de réaliser des petites quêtes annexes. Elles prendront la forme de casse-têtes dans lesquels il faudra réussir à déplacer des pions représentant Lucky ou ses adversaires afin de positionner correctement les représentation de notre mascotte. Une version accessible et sympathique des jeux de taquin que l’on prend rapidement plaisir à résoudre.

Il existe d’autres types de niveaux annexes, comme les labyrinthes de billes, dont je parlerai plus tard. Ceux-ci changent complètement la manière de jouer. Ils permettent de faire une pause quand certains défauts du jeu reprennent le dessus.

Ces différentes alternatives de jeu permettent d’apporter un contenu supplémentaire au jeu. Même si on achète New Super Lucky’s Tale pour jouer à un jeu de plates-formes, disposer d’une variété dans la manière de jouer est aussi un très bon point.

Un contenu adapté

New Super Lucky’s Tale regroupe les quatre mondes du jeu d’origine ainsi que les deux mondes DLC : Gilly Island et Foxington. Ces deux DLC représentent à eux seuls le moyen de doubler la durée de vie du jeu. En tenant compte du prix des DLC et du jeu à sa sortie, c’est un pack plutôt intéressant. Surtout que ces DLC apportent un élément fondamental au jeu, le style.

Dans chaque niveau principal, Lucky doit accumuler trois cent pièces pour débloquer des pages du Livre des Âges. Dans Super Lucky’s Tale, ces pièces ne servaient à rien. Jusqu’à ce que les DLC ajoutent le marchant Geovanni et ses 32 morceaux de tenues répartis en 2 catégories. Vous pourrez choisir un accessoire pour la tête de Lucky et un vêtement pour accompagner le tout.

Tous plus drôles les uns que les autres, ils n’ont aucun effet sur le jeu. Des éléments totalement inutiles mais indispensables.

New Super Lucky's Tale shop magasin

Des évolutions…

Mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant dans cette version « New ». Le jeu n’est pas un simple portage ou un remake mais intègre au mieux les retours des joueurs.
Dans sa version d’origine, le jeu imposait une caméra selon trois angles prédéfinis. Impensable sur la console du moustachu qui propose la caméra libre depuis presque vingt ans. Le problème a donc été réglé. Le jeu était construit pour une caméra fixe donc l’utilité de la caméra s’avère finalement limitée.

À l’inverse, certains niveaux qui offraient un déplacement linéaire mais avec une caméra positionnée derrière vous (à la Crash Bandicoot), se retrouvent avec une caméra fixe. Horreur ? Non. Plaisir ! En effet, le niveau change complètement puisque la caméra nous offre alors une vue en scrolling horizontal, comme dans les anciens jeux de plates-formes en 2D des années 90. Je suis vieux et j’ai grandi avec ce style de jeu, donc j’ai vraiment adoré.

… parfois insuffisantes…

Une autre amélioration attendue était la gestion de la profondeur de champ. Je m’explique. Une des choses les plus frustrantes dans jeu de plates-formes en trois dimensions est le fait de chuter ou de prendre un obstacle en pleine face alors qu’on pensait être à la bonne distance.

Dans Super Lucky’s Tale, ce problème a exaspéré plus d’un joueur. La gestion de l’ombre de Lucky lors des sauts a été améliorée. Cependant, la projection de l’ombre reste encore très perfectible et se retrouve souvent projetée sur les mauvaises surfaces.

Globalement, le problème reste présent sans qu’on réussisse réellement à définir la raison pour laquelle il est si difficile de juger où on est positionné. Et la caméra libre ne permet pas non plus de régler ce point même si elle peut parfois nous sauver.

…et des régressions,

Le dernier point non négligeable de cette version Nintendo Switch de Super Lucky’s Tale est la perte du patch 4K déployé sur Xbox One. Le jeu reste graphiquement propre et agréable à regarder. Cependant, lorsque l’on passe en mode Dock sur une télévision 4K, on ressent une chute dans le framerate qui est parfois gênante dans les niveaux.

En ayant un jeu développé à l’origine pour Xbox One, on ne peut pas tenir compte de cette remarque pour juger globalement du jeu. Mais il est vrai que c’est triste de subir cet effet uniquement par manque d’optimisation. Un remake aurait ici rendu l’honneur mérité par ce jeu.

Ou des omissions.

En parlant de cela, comme souvent lors d’un portage sur Switch d’un jeu, j’ai regretté que certaines fonctionnalités de la Nintendo Switch n’aient pas été exploitées. Tout comme je l’ai constaté lors de ma prise en main de Super Monkey Ball HD (spoil d’un prochain article !), le jeu ne profite pas des capacités de la console pour offrir une nouvelle expérience de jeu.

Par exemple, parmi les niveaux annexes, vous aurez à réaliser certains d’entre eux enfermé dans une boule à diriger en faisant basculer le niveau. Il aurait été fun de pouvoir utiliser le gyroscope de la console pour avoir l’impression de tenir le plateau en main.

Dans les niveaux où il est nécessaire de déplacer des bustes sur des lignes pour résoudre des énigmes, il aurait été plaisant de pouvoir utiliser l’écran tactile pour déplacer soi-même les éléments.

Oui, on pourrait dire que je chipote. Mais ça aurait vraiment assuré une place de roi au jeu face à sa concurrence.

New Super Lucky’s Tale, une ambiance qui fait du bien

Je ne reviendrai pas sur l’humour omniprésent dans New Super Lucky’s Tale. Je vais plutôt vous parler de ce qui l’entoure, l’ambiance musicale.

Citez-moi une musique humoristique qui ne soit pas du Patrick Sébastien. Vous n’y arrivez pas ? Pourtant vous êtes persuadé que ça existe ? Bravo, vous venez de ressentir l’effet de la bande sonore de New Super Lucky’s Tale. Plus concrètement, le jeu dispose d’une très belle palette de musiques qui reprend les codes des musiques de jeux tels que Super Mario Bros (dernière génération) ou Kirby.

Chaque monde possède un thème dédié. Et celui-ci permet de donner un supplément de vie au jeu. Même le stand de Geovanni possède son propre thème alors qu’il n’est qu’un élément secondaire du jeu. Personnellement, il s’agit de mon morceau préféré. Il emprunte des sonorités assez proches de celles utilisées pour les aventures de Kirby et se fond parfaitement au décor. Le seul défaut qu’on retient de ces points, c’est justement que les musiques du jeu deviennent très rapidement un élément intégré et oublié.

Certains, comme moi, vous diront que c’est en fait une très bonne chose. Car il est toujours préférable dans jeu de plates-formes de disposer d’une musique qui ne viendra pas perturber votre concentration lors des phases difficiles du jeu.

New Super Lucky's Tale poule chicken

Une difficulté mal gérée

Quand on parle de difficulté dans un jeu de plates-formes, on pense à des niveaux dantesques tels que ceux créés dans Super Mario Maker. Des niveaux où seuls des bots préprogrammés sont capables de réaliser les mouvements parfaits.

Dans New Super Lucky’s Tale, la difficulté frôle le 0 jusqu’au boss final. Je dis ça en ne tenant pas compte des sauts et autres actions loupées à cause de problèmes de perspective. Cependant, les quatre mondes d’origines ne nécessitent que de finir deux niveaux principaux et deux niveau annexes avant de vous laisser accéder au boss du monde. Ceux-ci, difficiles pour de jeunes joueurs, suivent des schémas assez classiques et seront vites maîtrisés par les vétérans.

En revanche, si vous souhaitez finir le jeu à 100% ou voir la seconde fin, il faudra s’attaquer aux niveaux du dernier monde. Ces niveaux se rapprochent des niveaux complémentaires de Yoshi’s Crafted World. Des niveaux parfois hasardeux, dont les PNJ peuvent se révéler être les plus grandes sources de frustration. Je dois avouer qu’après plus de 200 vies, j’ai réussi à les terminer tous sans recourir à des ailes permettant de ne pas tomber dans les trous (cf. la difficulté facile de Yoshi’s Crafted World).

Il en est de même avec les lettres du prénom Lucky réparties à travers les niveaux. Tout au long de votre parcours, il faudra explorer chaque recoin, trouver et activer chaque mécanisme, collecter les groupes de pièces ou effectuer des actions incompréhensibles pour réussir à trouver ou faire apparaître les lettres de votre prénom. Amusant dans le premier monde, cela devient très rapidement la première raison pour laquelle vous perdrez des vies.

Avec un risque de frustration

Toutes ces difficultés paraissent acceptables puisqu’il s’agit de niveaux complémentaires et d’actions qui n’empêchent en rien la possibilité d’avancer très facilement jusqu’au boss de fin.

Sauf que celui-ci est juste en dessous de la définition de l’enfer dans le dictionnaire. Vous devrez avec une seule vie, réussir à passer à travers trois séries de trois événements. Et vous ne pourrez récupérer qu’un de vos trois cœurs à la fin de chaque série.

Cumulez à cela le fait que vous vous trouviez sur un plateau découpé en cinq par cinq dont chaque case va être déplacée pendant que le plateau pivote horizontalement. Et que chaque case peut changer de hauteur. Mais surtout que le boss fait apparaître aléatoirement sans aucun moyen de repère l’équivalent de mines qui explosent seules et libèrent une onde sur l’intégralité du plateau. Tout en précisant que pour ce niveau, la caméra est fixe et donc la perspective extrêmement aléatoire.

Vous comprenez que le joueur débutant qui vient de finir le reste du jeu les doigts dans le nez veuille abandonner face à cette soudaine hausse de difficulté. Il m’a fallut retrouver mon âme de hardcore gamer et surtout m’armer de patience pour réussir à finalement battre Jinx. Il n’est donc pas impossible de battre ce sorcier. Mais il aurait été préférable de faire monter beaucoup plus rapidement la difficulté tout au long du jeu.

Tout est bien qui se finit bien quand on est Lucky

New Super Lucky’s Tale est un très bon jeu de plates-formes qui trouve sa place sur Nintendo Switch. Il s’agit du portage plutôt réussi d’un jeu exclusif à la Xbox One. Et cela en tenant compte du fait que ce jeu était destiné à une console de salon.

N’oubliez pas qu’à ses débuts, Lucky avait été créé comme une nouvelle mascotte venue se faire une place sur l’Oculus Rift. Il est loin le temps de la VR quand on regarde le titre proposé par PQube et Playful Studios sur Nintendo Switch. Et pourtant, Lucky remplit ici son contrat. Le jeune Swiftail est une mascotte réussie qui évolue dans un univers drôle et plein de vie dans lequel on prend plaisir à plonger.

Maintenant, il ne me reste plus qu’une chose à dire : À quand Super Lucky’s Tale 2 ?

Jeu testé à partir d’une version Nintendo Switch envoyée gracieusement par PQube.

Testeur multi plateformes (Playstation, Nintendo, MicrosoftXbox et PC). Addict à la Fantasy. "Cet homme est un bon à rien! Oui mais lui, il est au moins moyen en tout!"
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